L’agriculture solidaire, c’est quoi?

L’agriculture solidaire, aussi appelée AMAP, est un partenariat entre producteur et consommateur.

Dans une AMAP, chaque consommateur s’engage individuellement pour une saison, auprès du producteur et paye les produits en avance. C’est cet engagement et ce préfinancement qui est à la base de la solidarité, car il garantit au paysan un revenu stable pour l’année et facilite la planification de sa production. Le consommateur, lui, sait d’où proviennent ses aliments et de quelles façons ils ont été produits.

1. Un paysan livre régulièrement à un groupe de personnes, les membres

2. Les membres s’engagent pour une saison et payent une participation mensuelle

3. Les membres peuvent participer à la gestion de l’AMAP, aux travaux de la ferme et/ou aux décisions concernant le plan de culture

Les AMAP ne sont pas des modèles figés.

Les AMAP sont aussi diverses que le sont les différentes régions et leurs habitants.

Il existe des AMAP dans lesquelles un ou plusieurs producteurs produisent pour un groupe de personnes, où les membres participent plus ou moins aux travaux de la ferme, voir des AMAP dans lesquelles les membres produisent directement pour eux-mêmes.

“We did not want to craft a tight definition or try to establish the criteria for identifying “the true CSA farm”. Rather we hoped to honour the diversity of this young, but quickly spreading movement”.

Elizabeth Henderson, Robyn Van En. Pionnières du mouvement AMAP aux USA

L’élément commun à toutes les AMAP est le principe de solidarité, un engagement mutuel dans lequel le consommateur s’engage -en général pour une saison- et préfinance le travail du producteur qui, en échange, fournira ses produits sur cette même durée.

Qui est à l’initiative de la création d’une AMAP?

Cela aussi diffère dans chaque AMAP. Cela peut être un groupe de consommateurs à la recherche d’un paysan qui veut produire pour eux; un producteur qui prend l’initiative de créer une AMAP et qui recherche activement des membres intéressés par un tel partenariat ou encore un néo-paysan qui veut faciliter son installation en se liant à un groupe fixe de membres-clients.

QU’EST-CE QUE L’AGRICULTURE SOLIDAIRE?

Créer un lien et une confiance dans l’agriculture

Créer un lien entre les citoyens et avec leur région

Une production alimentaire saine et indépendante du marché

Une ferme et des paysages culturels diversifiés

A l’origine des AMAP, les Teikei au Japon

L’histoire commence au Japon dans les années soixante. A cette époque, le pays connut une période de croissance économique sans précédent et de nombreuses familles s’inquiétèrent des conséquences négatives de l’agriculture industrielle sur la santé. C’était l’époque des premiers cas de maladie de Minamata, des graves intoxications au mercure.

C’est ainsi que naissaient les premiers Teikei, signifiant en français « engagement de collaboration ». En échange d’une garantie d’achat de toute la production d’un agriculteur, les consommateurs reçoivent des produits cultivés sans intrants chimiques et pesticides.

A la même époque des expériences se basant sur le même principe et inspiré par les idées de Rudolf Steiner virent le jour en Allemagne et en Suisse.

Au milieu des années 80, deux pionniers en AMAP, Jan Vander Tuin, suisse et Traugher Groh, allemand, émigrèrent aux Etats-Unis et créèrent les premiers CSA (Community Supported Agriculture). Ce modèle se développa rapidement aux Etats-Unis et ne revint en Europe qu’au début des années 2000.

Actuellement les AMAP se répandent en Europe et de par le monde. Depuis les AMAP continuent de s’organiser en réseau au niveau régional, national et depuis 2008, un réseau international URGENCI, représente ces partenariats entre producteurs et consommateurs.

Les différences avec d’autres abonnements paniers

A côté des AMAP, il existe au Luxembourg de nombreuses autres formules d’abonnements de « paniers ».

Ce qui caractérise les paniers AMAP c’est que les consommateurs s’engagent sur une saison et préfinancent la production. En règle générale, dans les autres formules d’abonnements de paniers, le consommateur ne s’engage pas pour la durée (p.ex. sur une saison ou année) et ne préfinance pas le travail du producteur. Les accords entre producteurs et consommateurs sont plus arrangeants et plus facilement résiliables: un consommateur partit en vacances pourra généralement décider de ne pas recevoir son panier pendant cette période-là et ne pas le payer.